Tapisserie-royale

TAPIS D'AUBUSSON
II



TITRE LI. - Des tapissiers de Paris sarrasinois,

Quiconques veut estre tapicier de tapis sarrazinois à Paris, estre le puest franchement, pour tant qu'il œuvre aus us et aus coustumes del mestier, qui telz sont. .
Nus tapicier de tapis sarrazinois ne puet ne ne doit avoir que J (un) apprentiz tant seulement, se ce ne son si enfant nez de leaul mariage, et li enfant de sa fame seulement.
Nus tapicier ne doit ne ne puet prendre son apprentiz à mains de VIIJ ans de service et cent S. (cent sons) de Paris, ou à X anz , et en prendre tant d'argent comme il en puet avoir, soit pou (peu) ou grant ne nient (rien) : mès plus service et plus argent puet il bien prendre, se avoir le puet.
Se li apprentiz s'en part d'entour de son maistre sans congiet ou a tout (avec) congiet, li mestre ne puet ne ne doit prendre autre apprentiz devant que li VIIJ am en soient enterrinement accompliz, que li apprentiz qui partiz s'est devait accomplir.
Si li apprentiz se rachate ainz que li. VIIJ ans soient accompliz, le mestre ne puet ne ne doit prendre autre devarit que li VIIJ ans seront passez.
Si li apprentiz s'en va sans congiet, li mestre le doit querre (chercher) une journée tant seulement à ses propres couz.
Nul fame ne puet nene doit estre aprise au mestier devant dit, pour le mestier qui est trop grevens (pénible). Nus ne puet ne ne doit ouvrer de nuiz ; car la lumiere de la nuiz n'est pas souffisans à ouvrer de leur mestier.
Nus du mestier devant dit ne puet ne ne doit ouvrer de file se il n'est de lainnes et retors bons et loiaux : et qui se mettroit autre chose l'œuvre seroit fausse.
Nus ne puet ne ne doit prendre apprentiz se il ni a IJ prudes homes ou trois an mains, dei mestier, au prendre ou racorder le marchié et la convenance ; ne ne doit li apprentiz mettre main en l'œuvre devant donc que li convenance ait esté raccordée ou li marchiez faiz en la manière desus devisée. El mestier devant dit ne puet ne ne doit nus ouvrer come valez ou come ouvrer, se il ne se fet creables (s'il ne prouve) au mains par son serement, que il ait ouvré à son mestre bien et loiaument, tant que ses mestres lait quité.
El mestier devant dit a IJ preudes homes jurez et serementez de par lou Roy que li prévôz de Paris met et oste à sa volonté; liquex jurent seur seinz que il mestier devant dit en la manière desus devisée garderont bien et loiaument à leur pooir, et clue il toutes Ies entrepresures que ils sauront que fétes i seront, au plutost que ils pourront par reson au prevost de Paris ou à son comendement le feront savoir.
Quiconques mesprendra ou fera contre nus des articles del mestier devant dit, il l'amendera toutes les foiz que il en séra reprins de X S. de Paris. à poïer au Roy V S. et au pauvres de saint Innocent VS.
Li dui preudome establis à garder le mestier devant dit doivent départir les V S. de Paris devant diz, aus pauvres, si comme il est dit devant, bien et loiaument par leur serement,
Li dui preudome 'qui gardent le mestier devant dit, de par lou Roy, sont quites du guet pour son mestier que il li le gardent.
Tous cil qui ont soissante ans d'aage, et cil que leur fames gisent d'enfant, tant come il les gisent, sont quites du guet. Et salaient estre tuit li autre del mestier devant dit fors puis IIJ anz en ça que Jehan de Champiaus, maistre des toisseranz, les a fait guetier contre droit el contre reson, se come il semble auspreu des hommes du mestier ; car leur mestier n'apartient qu'ausyglises et aux gentishomes 'et aus hauz homes, come au roi et .à contes, et par tèle reson avaient il esté frans de si au tens devant dit que ici ! Jehan de Champiaus à qui le gilet des toisserans est, les a fait giletier contre reson, si come il est devant et met le pour fit en sa bourse, et non pas en la bourse du Roy. Pour laquel chose li preudome du mestier devant dit prient et requèrent au roy que il i mette sa gras ce et son conseil sur ceste chose, à ce que ils soient quites du guet tout communement, si come ils ont esté en son tens, fors que puis IIJ anz en ça, etau tens son père le roy Leouis et son bon aïeul le roy Felippe (Philippe-Auguste). .
« Li preudorne du mestier devant dit doivent la taille et toutes les autres redevances que li antres bourgeois de Paris doivent au roy . Mès ils ne doivent rien de chose que ils vendent et achatent, apartienant à leur mestier, ne se devroient du guet se il pleisoit à l'excellence et à la débonaireté du roy. »
On le voit, les tapissiers sarrazinois forrnaient une des plus anciennes corporations de Paris qui remontait au moins au «bon roy Felippe» et leur requête fut entendue, très probablement en considération de ce que leur mestier n'appartenait qu'aux églises et aux grands personnages, comme au roy et et contes.
Les statuts promulgués, dans les années 1277, 1280 et 1302, n'imposent aucunement aux Serrazinois l'obligation de faire le guet, comme voulait les y obliger Jehan de Champiaus, maître des tisserands ; une ordonnance du 8 février 1484 les en déclare francs et quittes ; sans qu'ils soient tenus de rien payer pour jouir de cette exemption.
Le titre LII du Livre des mestiers des « tapisseiers de tapis nostrez » portait que « nus du mestier ne puet ne ne doit comporter ne faire comporter par la ville de Paris tapis pour vendre, se ce n'est au, jour du marchié, c'est à savoir au vendredi et au samedi , et ce ont establi li preudome du mestier pour le larrecin que l'on puet faire en leur hostiex (hotels) du mestier devant dit, que on a l'et aucune fois. »
Dès le XIIIe siècle, les tapisseries figuraient au nombre des objets qu'on apportait pour vendre à la foire du Lendit, qui se tenait en juin ; le mercredi avant la fête de saint Barnabé et jours suivants, entre le village de la Chapelle et Saint-Denis, dans un champ appelé le champ du Lendit.
On trouve sur les registres de la taille que Philippe le Bel leva en 1299 sur les bourgeois de Paris, que le nombre des maîtres tapissiers figurant aux rôles est de vingt-quatre.
Les tapissiers de haute lisse furent définitivement incorporés aux tapissiers sarrazinois, le second samedi de Carême de l'année 1302 Les nouveaux articles ajoutés ce jour aux statuts de 1277 et 1280 sont ainsi motivés. «Après ce discours, fut meu entre les tapiciers sarrazinois devant diz d'une part, et une autre manière de tapiciers que l'on appelle ouvriers en la haute lice, d'autre part, de ce que les mestres des tapi ciers sarrazinois disaient et maintenoient contre les ouvriers. enla haute lice, que ils ne pooient ne ne devoient ouvrer en la ville de Paris jusques à ce qu'ils fussent jurez et serementez, aussi come ils sont de tenir et garder tous les poinz de l'ordonnance dudit mestier, en la manière qu'il est contenu ès lettres dessus transcriptes et un registre du Chastelet, pour ce que c'est aussi un semblable mestier... de la volonté et de l'assemblement, Henaud le tapicier, Simon le breton... pour eux et pour le commun des tapiciers sarrazinois, voulurent, louèrent et approuvèrent... ce adjouté par nous de leur commun accord, qu'iceux mestres ouvriers en haute lice, pourront prendre et avoir apprentis .... pourront ouvrer en la haute lice tout comme ils pourront veoir de lueur de jour et pourront travailler dans la ville... et pour les choses dessus dites faire tenir et garder, seront establis, à savoir : un maistre du mestier de tapis sarrazinois et un autre maistre du mestier de haute lice. »
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